Fulbert de Chartres

Fulbert de Chartres

DAC Pierre 1893 - 1975

Pierre DAC

1893  -  1975


il est reçu apprenti à la loge « Les Compagnons ardents » de la Grande Loge de France le 18 mars 1946. Il en restera membre jusqu'en 1952 et rédigera une parodie de rituel maçonnique devenue célèbre dans la franc-maçonnerie française

 

 

Il est issu d'une modeste famille juive d'Alsace, installée après la défaite de 1870 à Châlons-sur-Marne où le père est boucher. Il naît dans cette ville au 70 rue de la Marne. Mobilisé en août 1914 au lendemain de son vingt-et-unième anniversaire, il revient du front quatre ans plus tard avec deux blessures, dont une d'un obus qui lui a raccourci de douze centimètres le bras gauche. Après la Première Guerre mondiale, Pierre Dac vit de petits métiers à Paris. Dans les années 1930, il devient chansonnier à divers cabarets, entre autres la Vache Enragée et la Lune rousse à Montmartre ; Sarvil lui écrit de nombreux textes pour ses spectacles. En 1935, il crée une émission humoristique de radio "La Course au Trésor" et en anime une autre "la Société des Loufoques" qui remportent un grand succès.

En 1938, il fonde L'Os à moelle, organe officiel des loufoques, une publication irrégulière et humoristique au nom inspiré par François Rabelais et par son père boucher (le mot loufoque vient de l'argot des bouchers, le louchébem, et signifie fou) qui a pour collaborateurs le chansonnier Robert Rocca, les dessinateurs Jean Effel, Roland Moisan, etc. Dès son premier numéro, il annonce la constitution d'un « Ministère loufoque », dont les portefeuilles ont été distribués « au Poker Dice ». Ses petites annonces - dont la plupart rédigées par Francis Blanche qui débutait alors - vendent de la pâte à noircir les tunnels, des porte-monnaie étanches pour argent liquide, des trous pour planter des arbres, etc. Le monde de cette époque pratiquant un style différent de loufoquerie, le journal - dès l'origine très anti-hitlérien - disparut après son dernier numéro (no 109) le 7 juin 1940. L'équipe du journal est contrainte de quitter Paris alors sur le point d'être occupé. Il reparaîtra épisodiquement en 1945-1946, puis vers 1965, avec des talents nouveaux comme René Goscinny (Les aventures du facteur Rhésus) et Jean Yanne (Les romanciers savent plus causer français en écrivant).

Réfugié en 1940 au 42 boulevard de Strasbourg à Toulouse (une plaque commémorative -coincée entre deux distributeurs bancaires- l'y attestant: Ici ont vécu en 1940-41 Pierre Dac speaker de la France Libre et Fernand Lefevre commandant du groupe Lorraine et d'ici s'évadèrent en novembre 1941), Pierre Dac décide de rejoindre Londres dès 1941, mais est arrêté deux fois lors de ses tentatives de traversée des Pyrénées, incarcéré à la Carcel Modelo (prison Modelo) de Barcelone au premier essai, puis à Perpignan au second. Il finit par être échangé pour quelques sacs de blé, en transitant par le Portugal pour rejoindre Alger, puis enfin Londres.
Devenu alors l'humoriste des émissions en français « Les Français parlent aux Français » de Radio Londres à partir de 1943, il y parodie des chansons à la mode (Les gars de la Marine devenant « Les gars de la Vermine », Ça fait d'excellents Français, Horst-Wessel-Lied) pour brocarder le gouvernement de Vichy, les collaborationnistes et le régime nazi. Il fut, parmi d'autres, la voix du slogan célèbre de Jean Oberlé : « Radio Paris ment, Radio Paris ment, Radio Paris est allemand » sur l'air de la Cucaracha.
Lorsque, le 10 mai 1944, Philippe Henriot, sur Radio Paris, s'en prend à Pierre Dac en notant ses origines Juives et mettant en doute son intérêt pour la France par un : « La France, qu'est-ce que cela peut bien signifier pour lui ? », l'humoriste lui répond le lendemain sur Radio-Londres dans un discours lapidaire baptisé « Bagatelle sur un tombeau », et dans lequel il déclare que son frère Marcel, décédé au front lors de la Première Guerre mondiale, a bien sur sa tombe l'inscription « Mort pour la France »[5], alors que sur celle de Philippe Henriot on écrirait « Mort pour Hitler, fusillé par les Français ». Cette réponse est prémonitoire et Henriot est abattu par la résistance quarante-cinq jours plus tard.

À la Libération, il rentre à Paris où il est reçu apprenti à la loge « Les Compagnons ardents » de la Grande Loge de France le 18 mars 1946. Il en restera membre jusqu'en 1952 et rédigera une parodie de rituel maçonnique devenue célèbre dans la franc-maçonnerie française.

Il forme à la même époque avec Francis Blanche un duo auquel on doit de nombreux sketches dont le fameux Le Sâr Rabindranath Duval (1957), et un feuilleton radiophonique, Malheur aux barbus, diffusé de 1951 à 1952 sur Paris Inter (213 épisodes), et publié en librairie cette même année ; personnages et aventures sont repris de 1956 à 1960 sur Europe 1, sous le titre Signé Furax (soit 1 034 épisodes). Ces émissions sont suivies par de nombreux auditeurs. Plus tard, entre 1965 et 1974, en compagnie de Louis Rognoni, Pierre Dac crée la série Bons baisers de partout (740 épisodes), une parodie des séries d'espionnage des années 1960, diffusée sur France Inter.

Il a été surnommé par certains le « Roi des Loufoques », pour son aptitude à traquer et créer l'absurde à partir du réel.

Son texte Le biglotron fut souvent cité par les amateurs de dépédantisation. Il est l'inventeur du Schmilblick, qui « ne sert absolument à rien et peut donc servir à tout. Il est rigoureusement intégral ! ». Le mot « Schmilblick » sera repris par Guy Lux pour un jeu télévisé, puis par Coluche pour une parodie de ce jeu restée célèbre.

Entre 1964 et 1966 il fait reparaître L'Os à Moelle. En 1965, il se déclare candidat à la présidentielle, soutenu par le MOU, Mouvement ondulatoire unifié, dont le slogan était : « Les temps sont durs ! Vive le MOU ! ». À la demande de l'Élysée[réf. nécessaire], l'ancien résistant renonce et abandonne sa campagne.

En 1972, un square et une statue sont inaugurés en son honneur, à Meulan. Devant les photographes, Pierre Dac et Francis Blanche posent à leur manière, c'est-à-dire en satisfaisant sur le monument un besoin naturel.

Malgré le succès, Pierre Dac est resté un homme modeste, presque effacé. Il est mort dans la plus grande discrétion. « La mort est un manque de savoir-vivre », avait-il repris d'Alphonse Allais. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (division 87).

Pierre Dac est chevalier de la Légion d'honneur, Croix de guerre 1914-1918, 1939-1945, deux palmes et cinq étoiles, médaille de la Résistance.

 

Source => http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Dac



03/06/2011
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