Fulbert de Chartres

Fulbert de Chartres

Dimanche 28 Octobre 2012 - Poème

Comme je marchais sur la plage, au soir de ma vie avant de m'enfoncer dans l'océan de Dieu, je me suis retourné et j'ai vu sur le sable l'empreinte de mes pas.
Chaque pas était un jour de ma vie et ils étaient tous là, aussi loin que pouvait monter mon regard.
Je les ai tous comptés et je les ai tous reconnus, les jours de joie et les jours d'angoisse, les pas assurés et ceux qui trébuchaient.
Du plus loin que j'ai vu ,à côté de mes traces s'imprimait une trace jumelle et qui m'accompagnait jusqu'à mes derniers pas.

C'était les pas de Dieu qui marchait côte à côte comme il l'avait promis tout au long de ma vie.
Comme un père accompagne son enfant, il avait marché à mon pas.
Et comme je regardais ce long ruban de nos traces parallèles, il me sembla
voir qu'à certains endroits il se rétrécissait et que seule une empreinte se
lisait sur le sable. C'était l'empreinte des jours les plus noirs, ces jours de larmes, de souffrance et de deuil, lorsqu'on se sent très seul et abandonné.
Seigneur, ai-je crié, ou étais-tu lorsque j'ai tant pleuré ? Pourquoi ne marchais-tu plus à mes côtés ?
Et le Seigneur m'a répondu : mon enfant bien-aimé, l'unique trace que tu vois est la mienne, car à ces moments-là, moi, je te portais dans mes bras.



28/10/2012
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